Une brève histoire de l'aquaponie

Une brève histoire de l'aquaponie

De nos jours, lorsque l'on parle d'aquaponie, c'est bien souvent pour vanter ses vertus qui en font une méthode de culture apte à répondre, aux moins en partie, aux enjeux climatiques de notre ère.


Plus économe en eau que ses équivalents traditionnels et ne nécessitant pas de pesticides ou d'engrais chimiques, elle permet de produire des aliments localement, réduisant ainsi les coûts de transport et les émissions de carbone.


Mais saviez-vous que bien avant les fermes high-tech qui poussent un peu partout dans le monde, des peuples antiques profitaient déjà de la symbiose entre plantes et poissons pour produire leur nourriture ? 

Des racines millénaires

Parmi les premiers exemples de forme combinées de culture des plantes et d'aquaculture, l'un des plus emblématiques se situe sur le lac de Texcoco, proche de la capitale de l'empire aztèque, Tenochtitlan. Les paysans de la régions exploitaient alors des jardins flottants appelés Chinampas pour produire des légumes, des fleurs et des arbres. Grâce notamment aux boues des poissons élevés dans les eaux environnantes, ils réussissaient à nourrir une grande partie des cités de la région, déjà très peuplées.

 

Chinampas
Chinampas. Source : Thearchelogist.org
De l'autre côté de la planète, les rizières en Asie mettent également à profit la cette synergie. En Chine et en Thaïlande, on élevaient des carpes et des anguilles, dont les excréments étaient une source de nutriments inestimable pour le riz. Elles accueillaient également des canards, qui en plus de leur fèces, consommaient les insectes potentiellement nuisible pour les plantes.

Oubliée... puis retrouvée !

Face à la nécessité de trouver des solutions de production alimentaire durables pour l'avenir, compte tenu de la croissance démographique et des défis environnementaux, quelques pionniers se sont inspirés de ce savoir-faire délaissé, et ainsi posé les bases des systèmes aquaponiques que l'on connait aujourd'hui.

 

 

James Rakocy
James Rakocy (au milieu). Source : University of the Virgin Islands.
Ainsi, dès les années 1970, des chercheurs et des entrepreneurs ont commencé à imaginer des installations modernes, notamment le Dr. James Rakocy de l'université des Iles Vierge, qui a développé des techniques de culture de plantes en utilisant des eaux usées de poissons, ou encore le Dr. Mark McMurtry et son New Alchemy Institue en Caroline du Nord.

 

De l'aquaponie dans l'espace ?

Plus récemment, la NASA s'est intéressée au potentiel de l'aquaponie qui pourrait permettre la production d'aliments frais et nutritifs de manière durable et efficace pour les futurs voyages spatiaux et les colonies extraterrestres. Parmi les options explorées, la possibilité de transporter des oeufs fertilisés de poissons et de les faire éclore dans l'espace !


Project Terra-Mars
Projet Terra-Mars. Source : The Aquaponics association

 

Cela étant, il reste plusieurs défis à relever avant de garantir le succès de l'aquaponie loin de la planète bleue. Par exemple, la gravité zéro peut perturber la circulation d'eau dans le système et empêcher les poissons de nager correctement, et les limitations d'espace demandent une optimisation avancée des systèmes.

 

Quoi qu'il en soit, l'aquaponie a de beaux jours devant elle, dans notre galaxie... ou ailleurs ! 🚀

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